Aricle Beiser Environnement Allier innovation et continuité

Ce sera 20 000 euros et pas un centime de plus ! C’est la somme allouée par Bernard Cogniel, alors président de Beiser Environnement, à sa fille Nathalie pour le lancement d’un site internet. « On était en 2010 et j’étais convaincue que notre avenir était dans la boutique en ligne, se souvient la dirigeante actuelle. J’ai aussi compris que je n’avais pas le droit à l’erreur et que je jouais mon avenir dans l’entreprise. Nous avons commencé par un site très basique, et ça a cartonné. »

Leader de la vente à distance

Cela n’a pas été facile de convertir Bernard Cogniel au commerce en ligne. Très attaché à la vente par téléphone et au contact direct avec les agriculteurs, qui ont fait le succès de l’entreprise, il admet aujourd’hui que ce virage numérique était nécessaire. « Il faut dire que nous réalisons 36 % de notre chiffre d’affaires sur notre boutique en ligne », rappelle Nathalie. Internet n’existait pas en 1976, lorsque Bernard Cogniel et son épouse Annie fondent la société Beiser à Bouxwiller, dans les environs de Strasbourg, en Alsace. Dès le départ, ils font le choix de la vente à distance en direct, avec pour seuls relais les annonces dans la presse spécialisée et les salons. Proche des éleveurs par son histoire familiale, Bernard Cogniel « n’hésite pas à leur faire crédit lorsque la banque ne suit pas ».

Très vite, l’entreprise Beiser s’impose comme un acteur incontournable dans les citernes, les installations pour le carburant, de même que les matériels d’élevage. Toujours à l’affût des nouvelles réglementations, Bernard Cogniel lance des produits aux moments opportuns, comme les locaux phytos, les cuves d’Ad-Blue ou encore, plus récemment, les niches pour les porcs. Dans la société depuis 1994, Nathalie Cogniel prend la succession en novembre 2018 et impose sa vision.

Matériels plus sophistiqués

« Je veux conserver les fondamentaux de l’entreprise comme l’écoute du client, par exemple, avec les facilités de paiement, précise Nathalie. Mais il faut aussi faire évoluer notre offre vers des produits plus techniques. Avec la baisse du nombre d’éleveurs, nous avons moins de clients mais ceux qui continuent à investir se tournent vers des produits plus chers, qui les aident à améliorer leurs conditions de travail ainsi qu’à gagner du temps. Il est aussi nécessaire d’être en phase avec l’actualité. Dans le contexte de la peste porcine africaine, nous réfléchissons à une solution de sorte qu’un éleveur puisse protéger ses installations des contaminations. »

Quant à Bernard Cogniel, ne lui parlez pas de retraite ! Depuis que sa fille est aux commandes, il retrouve ses premières amours : la vente par téléphone et les discussions sans fin avec les agriculteurs.